Overblog

Editer l'article Suivre ce blog

Administration + Créer mon blog

03- Mariage en catimini

17 Octobre 2011, 09:46am

|

Publié par entre-mere-fille

Pourquoi Johanna s'est-elle mariée loin de sa mère ?

Pour ne pas rompre le lien qui les unit ?

Pour ne pas rendre trop évident l'immixtion de cet autre, entre elles-deux ?

Je vous invite à lire le livre d'Aldo Naouri dont l'extrait ci-dessous nous éclaire sur la nature du mariage, et en retour, sur les conditions choisies pour son déroulement :

« Il (le mariage) a toujours été, pour les contractants, non seulement le moyen de signaler la nature de l’alliance qu’ils nouent […] mais de prendre à témoin l’environnement social pour signaler implicitement leur changement de référentiels et de statut. L’un et l’autre ne se définiront plus désormais comme les enfants de leurs parents respectifs, mais comme le conjoint de cet autre auquel ils s’unissent. […]

Le mariage est donc censé pouvoir introduire un profond changement dans la hiérarchie des liens. Un adage de mon folklore d’origine le dit de façon très claire quand il énonce que : j’ai le droit d’accorder à qui partage ma couche plus de valeur qu’à mon père et ma mère réunis.

A ignorer le fait ou à le fuir, on se prive tout simplement du seul moyen dont on dispose réellement pour modifier sa définition initiale, chacun des contractants ayant en effet la possibilité d’éviter un conflit de loyauté en interposant son partenaire entre sa famille et lui. Faute de quoi, eût-il une relation sexuelle avec une personne clairement identifiée, il demeure d’abord et avant tout, pour le plus grand bonheur de sa mère […] l’enfant de ses parents »

« Les belles-mères, les beaux-pères, leurs brus et leurs gendres », Aldo Naouri, Edit Odile Jacob, 2011

Ce blog est consacré au lien Mère-Fille. Plus précisément à la Fusion mère-fille.
Il s'agit de : "dénoncer le silence entretenu autour de la relation mère/fille. Car, tout comme les femmes ont réussi, par leurs revendications, à se faire reconnaitre le droit au plein exercice et à la pleine assomption de leur sexualité, elles ont à prendre conscience de leur position de cible privilégiée de la violence maternelle. Sous peine de continuer d'exercer en silence, sur leur partenaire et sur leur descendance, une violence similaire à celle qu'elles ont subie et qu'elles continuent de subir, et de bloquer le processus de leur épanouissement" Aldo Naouri, "les filles et leurs mères"
J'espère que mères ou filles, vous y trouverez quelques indices pour améliorer vos relations ... et vos vies respectives ! J'espère aussi que quelques messieurs viendront s'intercaler entre ces pages, comme je les invite à s'immiscer, pour leur plus grand bien, entre mère et fille, et à prendre leur place en tant que père ! Vous l'avez compris, ce blog a pour objectif de créer entre les lignes, entre ses données et vos commentaires, de "l'entre-deux"pour un vivre mieux ... !

"Je me remémore le roman de Jonathan Swift dont une illustration représentait Gulliver, le voyageur, cloué au sol. Gulliver était quasiment prisonnier des lilliputiens, des crétures de quinze centimètres de haut, qui lui reprochaient, entre autres choses, d'occuper une trop grande place. Ils le ligotèrent donc et le rivèrent au sol avec des cordons reliés à des clous de cuivre. Juchés sur le torse de Gulliver, les lilliputiens avaient l'impression d'avoir immobilisé le Léviathan, le colosse, mais il suffisait au prisonnier de se redresser pour se libérer de ses liens et faire choir dans l'herbe ces êtres minuscules. Le géant s'en alla en traînant après lui les entraves. Les lilliputiens restèrent perplexes devant cet homme dont le corps était si semblable au leur par sa forme, et pourtant si différent par bien des aspects. Beaucoup comprendront, je pense, cette propension à réduire le numineux, le non-familier, l'inconnu, l'"autre", le différent." "Libérez la femme puissante", Clarissa Pinkola Estés C'est évidemment beaucoup plus compliqué pour la "sous-fille" d'échapper à sa lilliputienne de mère d'autant que celle-ci fait tout pour ignorer donc cacher ses faiblesses. Doris-Louise Haineault, qui a théorisé le concept de Surmère, dit d'ailleurs que beaucoup de femmes n'y parviennent jamais. C'est cependant possible. Difficile, mais possible. Pénible, parce qu'il faut remettre les choses à leur place et que Tout est, depuis l'enfance saccagée jusqu'à sa vie de femme, façonné par la "filiation-fusion". Il faut pleurer sa mère idéale, se sentir déchirée face à l'extrême vulnérabilité de sa vraie mère, affronter ce que sa faiblesse vous a fait subir ... tout en évitant la haine, et en se reconstruisant soi-même ... C'est un long chemin ; il est possible, une autre Vie est possible Une vie riche de toutes vos potentialités, une vie pleine d'amour et de Joie !